Licenciement avec effet immédiat… et après ?

C’est en écoutant Bag lady d’Erykah Badu que l’idée de cet article m’est venue. Dans cette chanson, Badu parle d’une personne, en l’occurrence une femme, qui se promène avec des sacs qu’elle s’impose d’amener avec elle partout où elle va. On lui conseille d’alléger son paquetage pour pouvoir marcher simplement, sans trop d’efforts.

J’ai imaginé une femme avec tous sacs remplis de choses dont elle n’avait peut-être plus besoin mais qu’elle gardait malgré tout par habitude, par commodité ou peut-être même les deux. Qu’est-ce que ces sacs contiennent ? Des souvenirs, des blessures, des croyances, des rêves qui sait ?

Je n’ai pas pu m’empêcher de faire le lien avec la courbe du deuil développée par le Docteur Elizabeth Kübler-Ross. La courbe du deuil est un processus composé de différentes étapes intrinsèques à tout changement. Tout individu passe obligatoirement par ces différentes étapes avant d’accepter la nouvelle situation et la vivre pleinement, sereinement, en se projetant dans l’avenir. Lors d’un licenciement, la courbe du deuil permet d’identifier l’état d’esprit qui nous caractérise et déterminer quelle ressource permettrait de passer à l’étape suivante.

 

Les étapes principales sont les suivantes :

Le Choc/Déni

L’annonce de la rupture du contrat de travail laisse la personne sans émotion apparente. Le terme de sidération peut tout à fait convenir pour qualifier la réaction de la personne face à l’information transmise.

S’en suit le déni. A ce stade, on se refuse de croire l’information de manière ou consciente ou inconsciente ; «Mais non ils ne peuvent pas me faire ça, pas à moi, je rêve !». C’est un mécanisme de défense parfaitement naturel.

La Colère/Négociation

C’est la confrontation avec les faits qui va engendrer une attitude de révolte tournée vers soi et vers les autres. La colère, l’amertume et le sentiment d’injustice se rencontrent pour un bal d’émotions. S’ajoute à ce cocktail, le besoin de négocier la situation pour ne pas avoir à affronter le choc. La personne cherche ici à revenir dans la situation originelle. Ce besoin se manifeste souvent lorsqu’une lueur d’espoir temporaire renait (un compliment du manager, un projet que la personne a mis sur pied validé sur du long terme, etc) mais dès que la personne constate que finalement la situation est irréversible, la colère remplace le besoin de négociation.

La Tristesse/Dépression

La tristesse une étape marquée par un intense sentiment de solitude pouvant parfois aller jusqu’à la dépression. Dans un sens, c’est la préparation à la suite du processus. Cette étape se vit différemment en fonction de la personne concernée. Il est naturel de ressentir de la tristesse et du regret, cela prouve qu’une étape est bientôt franchie.

L’acceptation

Dans cette étape, la personne accepte la situation. En l’acceptant, elle est capable de garder les beaux moments mais aussi les moins bons. Elle commence à avoir plus confiance en elle, se sent mieux et l’avenir ne semble pas aussi sombre qu’avant.

La sérénité

Arrivée à ce stade, la personne a compris et intégré la situation et intégré le changement. Elle a adapté et changé son rapport au changement. Elle retrouve son énergie et sa motivation.

Lorsque l’on atteint cette ultime étape de la courbe, on en ressort généralement grandi.e et empli.e de nouvelles forces qu’il est important de reconnaître.

Les moments difficiles sont des opportunités de mieux se connaître, faire face à ses zones d’ombres et apprendre à se dépasser, trouver de nouvelles ressources en soi. C’est également l’occasion de comprendre à quel point il est important d’être accompagné.e durant tout ce processus.

Je parle avant tout de licenciement mais ce processus s’applique également à des situations de rupture comme l’échec académique, la mort ou encore la séparation dans un couple. Les étapes du processus ne sont pas de durée égale et n’ont pas un ordre précis. Il est cependant impératif de passer une étape après l’autre pour arriver à passer à travers une situation de rupture.

Erykah Badu fait référence à une femme dans sa chanson mais bien entendu les hommes sont concernés par ces différentes étapes. Non messieurs ! Cela ne fait pas de vous des sous hommes au contraire, se montrer vulnérable est une magnifique marque de courage.

Bonne transition à toutes et à tous.

« Bag lady,

You gon’ hurt your back,

Dragging all them bags like that,

I guess nobody ever told you,

All you must hold on to,

Is you, is you, is you… »

Contactez-moi !

N’hésitez pas à me joindre pour toutes informations complémentaires, modification de séances

Partager cet article