L’idée de cet article m’est venue spontanément après une séance de coaching. Ma coachée est arrivée avec un objectif bien précis en tête. Elle était très au fait sur ses attentes du processus de coaching qu’elle voulait entamer. D’entrée de jeu elle m’a dit : « la personne qui m’a recommandé tes services m’a dit que quelques fois elle avait versé des larmes parce que l’émotion était forte, avec moi ça n’arrivera pas je sais me contenir…». Sans commenter l’information, j’ai accusé réception avec le sourire.

Je commençai alors la séance avec une collecte d’informations afin de faire connaissance avec ma nouvelle coachée pour ensuite dérouler un outil qui pourrait servir son objectif. Et là stupéfaction, les larmes sont arrivées et ont rythmé le reste de la séance. Ma coachée a déposé une belle émotion et nous avons continué tranquillement en tenant compte de ce qu’elle ressentait.

A la fin de la séance je lui ai demandé où elle se situait par rapport à ce qu’elle avait mentionné en début de séance. Elle m’a alors avoué qu’elle s’était autorisée à pleurer et à se montrer vulnérable parce qu’elle s’était sentie en confiance.

Sans le savoir, sa réponse venait de valider une réflexion dans laquelle je commençais à me perdre.

Nous avons sûrement tous senti la pression de notre environnement nous pousser à être fort, belle, parfaite, à faire des efforts sans pour autant nous donner les outils pour y parvenir. Notre époque est l’époque du tout tout de suite envahissant où quasiment tout est substituable. Au final qu’est ce qui nous appartient ? Quelle latitude avons nous pour exprimer un moment de sensibilité sans être jugé-e comme faible ou négligeable ?

Le Larousse définit la vulnérabilité comme un état d’une chose s’exposant aux attaques d’un ennemi. La première chose que l’on pourrait se demander serait de savoir qui est vraiment l’ennemi-e dans cette histoire. Et si on se permettait de remettre en question cette définition de la vulnérabilité comme étant plus une magnifique marque de courage et de confiance ?

La personne qui s’accorde un moment de vulnérabilité est en fait bien plus forte et confiante qu’on pourrait le penser. Combien de fois as-tu eu envie d’avouer une lacune ou un manquement mais que la perspective d’une moquerie ou d’un commentaire blessant t’a découragé ?

En partageant une confidence dernièrement avec un ami, notre relation s’est muée en fraternité. En ouvrant la cage dorée dans laquelle mon « secret » était confortablement installé j’ai laissé s’envoler mes craintes d’être jugé ou perçu comme « pas assez solide ». Bien sûr ce n’est pas un exercice facile car la peur d’être jugé nous envahit de la plante du pied à la pointe du crâne. Ce sentiment tétanisant peut s’il perdure nous transformer en sanctuaires de vérités. Mais en fin de compte qu’est ce qui nous appartient vraiment dans le jugement de l’autre ? Qui est vraiment perdant dans cette histoire ?

Celui qui s’accorde un moment de pure sincérité ou celui qui, aveuglé par une perspective qui au fond n’est pas la sienne, refuse d’accueillir ?

Une personne qui se découvre te fait un magnifique cadeau ; sa confiance. En coaching, la relation entre le coach et son/sa coaché-e est basée sur la confiance et la confidentialité.

Quand on y pense cela peut sembler évident mais il est très important pour moi de le rappeler.

Il est même souvent constaté que l’objectif du processus de coaching premier dissimule un autre objectif, celui de pouvoir se libérer d’une confidence et d’être en confiance avec soi-même.

Et bien moi je le dis haut et fort le Larousse a tort. La vulnérabilité dans un contexte rassurant et sain est en fait une marque de confiance en soi et en l’autre qui libère d’un fardeau. Il est bien entendu très important que le rapport de confiance soit établi.

Combien de fois n’as tu pas entendu quelqu’un dire «…rien que d’en parler je me sens mieux » ?

Ne me crois pas sur parole, essaye et fais en ta propre expérience. Pourquoi pas ?

Vulnérablement, Wetu.