La transition professionnelle et son lot de doutes

Next stop Soweto : un opus magnifique qui compile une musique de révolutionnaires publiées pendant les années néfastes de l’apartheid en Afrique du Sud. Mon morceau préféré de cet œuvre s’appelle Itumeleng et dure quinze minutes (!).

L’apartheid, le jazz, les résistances et le désir de changer le cours de l’histoire ; tous les éléments sont réunis pour se demander quelle est la tournure que nous pouvons donner à notre histoire et aller chercher quelles sont nos poches de résistance.

Une transition professionnelle n’est pas une mince affaire. Il ne s’agit pas uniquement de changer de bord ou de trouver un nouvel emploi. Cette démarche demande de sortir de sa zone de confort et se confronter à nos croyances limitantes.

Votre équilibre est menacé

Selon la nature du projet professionnel que nous voulons lancer, nous allons rencontrer des résistances, des réticences et des doutes. C’est tout à fait normal. Les habitudes, la stabilité financière, le statut social, les capacités physiques et/ou intellectuelles ; le tout se mêle dans un bal d’émotions, nous ébranle et nous enferme dans une inertie. Impossible d’entreprendre quoi que ce soit sinon l’équilibre risque d’être chamboulé.

Changer de carrière nous ramène à nos valeurs les plus profondes, notre identité. Venir remettre en question ces valeurs et les objectifs de carrière qui en découlent peut impacter tout un écosystème. Une décision de ce type aura des conséquences sur les collègues, les amis et la famille.

Et c’est bien là que se situe le nœud du problème, dans votre zone de confort. Cet endroit fleurit que vous connaissez par cœur, qui ne comporte aucune mauvaise surprise, aucun imprévu. Vous y êtes confortablement installé.e depuis longtemps mais la perspective d’un changement se fait ressentir et vient déranger votre équilibre.

Quels sont les messages répétés et quelles en sont les fonctions utiles ?

Les résistances pointent le bout de leur nez souvent de manière insidieuse et répétée avec une rhétorique qui a pour but de nous forcer à faire marche arrière ou de neutraliser nos mouvements de pensée.

  • « Mais non tu ne vas pas démissionner, tu as pensé à ton crédit ? »
  • « C’est prouvé, à partir d’un certain âge vaut mieux se concentrer sur sa retraite plutôt que d’essayer de se donner un nouvel élan. A ta place j’y réfléchirais encore. »
  • « Après toutes ces années dans une carrière à succès tu veux tout lâcher pour reprendre tes études ?! Et si tu n’y arrivais pas ? »
  • « Ah bon et puis moi dans tout ça ? Tu ne penses qu’à toi c’est égoïste.»
  • « …et puis de toute façon tu avais raté l’examen il y a des années, qu’est qui te dit que cette fois tu vas réussir ? »

La liste pourrait être plus longue bien entendu. Des propos souvent sortis de leur contexte et qui ne sont pas nécessairement des règles universelles. N’oubliez pas que l’objectif ici est de vous faire renoncer et la fin justifie les moyens.

Aussi étrange que cela puisse paraître, ces messages répétés ont une fonction utile. Ils permettent d’identifier les aspects que nous avons négligés, les recherches qu’il serait important d’entreprendre avant de faire le pas ou encore les personnes dont il serait bénéfique de s’entourer pour mener une transition professionnelle.

Il est clair que de se faire marteler de questions toutes aussi désagréables les unes que les autres peut nous résoudre à abandonner l’idée d’un projet ambitieux et stimulant. On peut se convaincre que nous avons eu un moment d’égarement, que nous avons manqué de lucidité.

Dans la majorité des cas, nous formulons ces messages comme pour saboter notre nouvelle dynamique. Après tout, il s’agit ici de s’accorder un risque et celui-ci comporte une forme de crainte de l’inconnu. Et si il était question d’un risque d’apprendre des choses nouvelles et de se (re)découvrir ?

Se la jouer Walt Disney

Une des astuces pour sortir de l’inertie est d’accorder une audience à vos doutes, vos réticences et résistances. Pour ce faire, la méthode Walt Disney de Robert Dilts est très utile. Elle consiste en un jeu de rôles entre :

  • Le Rêveur qui est subjectivement orienté et enthousiaste, se tient toutefois à un jugement pratique, à une idée ou à une analyse.
  • Le Réaliste qui prend un point de vue pragmatique-pratique, développe des plans d’activité et examine les étapes de travail nécessaires, – mécanismes et conditions.
  • Le Critique qui provoque et examine les normes des autres. L’objectif est une critique constructive et positive qui aide à identifier les sources d’erreurs possibles.

Ces trois rôles sont des pans de votre personnalité qui confrontent leurs points de vue sur votre projet professionnel.

Durant cette audience vous pouvez distribuer les rôles qui correspondent aux questionnements qui vous habitent. Cette audience a lieu quand vous le souhaitez et vous permettra de poser les étapes nécessaires au bon déroulement de votre transition professionnelle.

Donc au lieu de tenter dur comme fer de les combattre, accordez à vos doutes une audience. Fixez leur un rendez-vous minuté afin de mettre en lumière des zones d’ombre de votre transition professionnelle. Ils peuvent vous aider car ils ont une fonction utile, celle de vous voir exceller. Veillez tout de même à ce que l’audience ne traine pas en longueur afin de consacrer du temps et de l’énergie à l’accomplissement de votre projet. C’est la raison pour laquelle il est important d’être accompagné.e d’un/e mentor ou d’un/e coach pour cadrer votre démarche.

La personne la plus importante de ce processus n’est autre que vous alors donnez vous les moyens de vos opportunités tout en restant à l’écoute de vos doutes.

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